De Sr Marie, en mission au prieuré de Guayabo (Lima) :
L’été, notre maison et le grand terrain qui l’entoure sont un lieu idéal pour accueillir nos amis, et leur permettre de goûter quelque chose de vraiment différent. De plus en plus, les journées, week-ends, camps se multiplient à cette période, pour notre plus grande joie. Cette année, les enfants de plus en plus nombreux, le réclamant depuis avant la fin de l’année scolaire et leurs parents faisant chorus, ce sont deux camps que nous leur avons proposé. Leur soif est immense, leur joie ne l’est pas moins : elle éclate si spontanément ! Profitant de chaque demi-minute pour se consacrer au jeu avec une assiduité incroyable, vivant chaque proposition à 300%, ils sont une des raisons d’être de cette maison. Aux enfants de Guayabo et Picapiedra s’ajoutent ceux des quartiers des Points-Cœur de Barrios Altos et la Ensenada, ainsi qu’adolescents et jeunes : ils défilent par ordre d’âge et par catégorie, tout l’été. Par bonheur, quelques jeunes de notre voisinage pour qui les vacances riment avec ennui, s’ajoutent assez volontiers à l’équipe d’animateurs, et l’ambiance est au rendez-vous, guitare et bombo aidant ! La Providence aussi, qui s’est manifestée de manière particulière, nous pousse à plus d’audace.
Souvent ces enfants ne sont pas épargnés par la vie : il arrive que nous recevions de douloureuses confidences sur ce qui se passe dans la famille ; qu’il faille négocier la venue de tel ou telle, qui aide ses parents en vendant la nourriture cuisinée par la maman ou en s’occupant des animaux. Parfois c’est la dureté de l’enfance des parents qui est un prétexte pour ne pas laisser leur propre enfant venir. Ces quelques jours se révèlent alors exceptionnels pour ceux qui sont là, pure joie, liberté, communion, consolation.
On ne peut pourtant pas dire que nous proposions des choses hors du commun : le simple fait d’être chez nous, le simple fait d’être ensemble, suffit déjà. À cela s’ajoutent les joies de la baignade dans le fleuve, du volley, d’une chasse au trésor, d’olympiades et de veillées autour du feu à chanter et faire griller des chamalows. Enormes éclats de rire, chants, cris et discussions passionnées animent notre vaste terrain, et tout semble frémir d’allégresse ! Moments où la proposition chrétienne devient pour les enfants la découverte d’une amitié, une expérience plus incarnée : nous sommes avec eux en permanence, dormons sous la tente avec eux, jouons avec eux, rions avec eux, cuisinons pour eux. Et leur gratitude et affection jaillissent avec un élan qui toujours nous dépasse et nous émeut ! Ils deviennent des amis – des petits amis de 9, 10 ans, des amis de 13 ou 14 ans. De petits amis qui grandiront et formeront, au paradis, une bien belle compagnie.